Pneumatiques agricoles (3/3) Pour aller plus loin avec vos pneus
La rédaction vous propose une série d’articles sur la bonne utilisation des pneumatiques agricoles. Dans cette dernière partie, nous verrons comment utiliser les pneumatiques pour lester le tracteur et améliorer ainsi la traction avec le gonflage à l’eau. Puis, quelles sont les préconisations pour le stockage hivernal et quel est le bon moment pour renouveler une paire de pneus.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Besoin de plus de poids ? Le gonflage à l’eau permet de lester le tracteur pour améliorer l’adhérence, de manière moins onéreuse qu’avec des masses en fonte. Toutefois, il oblige à contrôler fréquemment la pression de gonflage et rend plus difficile l’équilibrage avant et arrière de l’engin. Le principal inconvénient étant le poids mort généré par ces masses, qui se ressent sur la consommation tout au long de l’année. Parfois, il est nécessaire d’alourdir le poids des essieux moteurs pour gagner en rendement ou abaisser le centre de gravité de la machine.
Outre ces masses additionnelles prévues par les constructeurs, les pneus avec ou sans chambre à air peuvent être gonflés à l’eau. Néanmoins, il faut s’assurer que la valve est compatible, autrement dit que c’est une valve air/eau.
En hiver et/ou en altitude, les températures descendent en dessous de 0°C. Il est donc indispensable d’ajouter un produit antigel (environ 5 % du volume d’eau). Pour bien faire, l’enveloppe doit être remplie avec 75 % du mélange eau + antigel pour ne pas créer d’effet de balourd à faible vitesse et ne pas dégrader le pneu. La charge est donc portée par un petit volume d’air (25 % du volume). Conséquence : la moindre perte d’air se traduit par une importante diminution de pression. Il faut donc la vérifier régulièrement.
Pour le gonflage proprement dit, la méthode classique consiste à mettre le pneu monté à une pression de 0,5 bar environ, en position verticale valve vers le haut. Ensuite, il faut verser de l’eau jusqu’à hauteur de la valve pour arriver à un remplissage de 75 %, puis finir de gonfler à l’air.
Avant de vous lancer dans cette opération, demandez conseil à votre revendeur de pneumatiques pour vérifier qu'il n'y a pas d'incompatibilité. Il faut toujours garder à l’esprit que le gonflage à l’eau se fait généralement pour toute l’année car il n’est pas très facile à mettre en place. Donc, ce poids "mort" génèrera une surconsommation de carburant même quand le lestage n’est pas nécessaire. Enfin, si vous êtes éleveur, soyez vigilant. N’intoxiquez pas vos animaux avec l’antigel en cas de crevaison sur les aliments.
Comment bien stocker ses pneumatiques non utilisés ?
Le stockage des pneumatiques est essentiel pour pouvoir les conserver de nombreuses années. Quelques règles simples suffisent à allonger leur durée de vie. Tout d’abord, il faut les stocker à l’intérieur pour les mettre à l’abri de la lumière, de l’humidité et de la chaleur. Trois paramètres auxquels les pneumatiques, composés en majorité de caoutchouc, sont sensibles (risques de craquèlement).
De la même manière, ils ne doivent pas être exposés aux produits chimiques tels que les solvants ou les hydrocarbures. Absorbés par le caoutchouc, ils dégradent rapidement la gomme.
Si vos pneus sont nus, mieux vaut les stocker verticalement, sur une palette ou dans un raque de rangement, pour ne pas les écraser et fragiliser la carcasse. S’ils sont montés sur jantes, là aussi, il faut éviter les contacts avec le sol : ils peuvent être entreposés couchés ou debout avec leur pression de gonflage habituelle. S’ils sont montés sur un engin, comme une remorque ou une moissonneuse-batteuse, il est recommandé de mettre la machine sur cale. Si cela vous semble fastidieux, il est possible de vider au maximum le véhicule du poids inutile et d’augmenter la pression de gonflage de 0,5 bar.
Dernier conseil : tournez régulièrement vos pneus, sinon c’est toujours la même zone qui se déforme. Un quart de tour par mois devrait faire l’affaire.
Quand changer ses pneumatiques ?
Avant de changer ses pneus, il faut vérifier s’ils sont vraiment usés. Voici tout ce qu’il faut savoir pour un contrôle efficace. Tout d’abord, l’usure normale du pneu se traduit par la diminution des barrettes et crampons. Selon les préconisations habituelles, des pneus usés à 70 % doivent être remplacés. Ainsi, des crampons de 60 mm de haut à l’origine doivent être changés lorsqu’ils ne font plus que 20 mm. Cependant, cela dépend bien sûr de l’utilisation des pneumatiques. En effet, pour des pneus de traction, la taille de la barrette est essentielle alors que pour des pneus subissant de faibles charges, on peut aller au-delà de 70 % d’usure.
Notons qu’il ne faut pas regarder que les barrettes, mais également les fissures sur le flanc. Si de petits craquèlements ne sont pas dramatiques, des fentes plus grosses peuvent faire éclater le pneu. Sur route, cela peut être extrêmement dangereux. Si vous observez une usure irrégulière de vos pneumatiques, mieux vaut identifier la cause avant de les renouveler. Il peut effectivement s’agir d’un mauvais réglage de la direction (usure plus forte à droite ou à gauche) ou de la pression (usure d’un crampon sur deux).
Enfin, si cette dernière baisse très rapidement, cela peut signifier que la perméabilité des pneus est endommagée. Il faut alors penser à les changer. Les gonfler, même régulièrement, ne serait pas rentable.
NDLR : D’autres articles concernant la sculpture des pneumatiques et le télégonflage sont en préparation.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :